Hommage à Boris Vian, la Compagnie J’y retourne immédiatement ! exprime combien
l’art nécessite de travail, d’efforts et de constance afin de changer nos perceptions du monde,
d’en accepter les pluralités… Du courage et de la constance donc !
Pourquoi créer une nouvelle Compagnie en 2021 ?
Pour lutter contre les raccourcis si chers à notre époque, pour privilégier la polysémie servie
par l’imaginaire théâtral.
Les premiers projets de la Compagnie illustrent cet engagement.
J’ai composé un spectacle à partir des Fables de La Fontaine : La Fontaine à Fabules, partant de l’auteur, de son histoire et de sa conception humaniste du monde.
Après avoir travaillé comme collaboratrice artistique sur La Chute de Camus adapté au théâtre et avoir interrogé chaque mot pour « écarter les voiles du sens », il devenait clair pour moi
que les contradictions que nous portons peuvent nous amener à des actes que nous aurions tendance
à juger lâches alors qu’ils reflètent notre faiblesse et ne sont pas à juger.
L’Église et l’Académie Française contraignirent La Fontaine à renier ses Contes. Il doit alors se projeter dans les siècles à venir pour supporter cette censure et espérer qu’il sera compris dans son entièreté ; c’est pourquoi il apparait à une troupe de cirque qui tente de monter un spectacle à partir
de ses fables…
Les suivants - Le journal d’Adam et Ève que j’ai adapté à partir des écrits de Mark Twain,
un monologue que je compose pour Françoise Gillard, Sociétaire de la Comédie - Française,
l’Antigone du poète Henry Bauchau qui part d’un point de vue si particulier et marginal par rapport aux autres Antigone de théâtre, Paris 1945 de Claude Harz qui met en lumière les contradictions
et les blessures de Misia Sert et Coco Chanel - font apparaitre avec détermination ma volonté
de questionner la nécessité du texte.
Être à l’avant-garde du retour à l’essentiel, accompagnée de personnalités très diverses venant du milieu du théâtre mais aussi de la médecine, de l’édition, de l’histoire…, tel est le défi que je me donne
en créant cette Compagnie.
Bénédicte Nécaille